Debout la République 11ème Circonscription du Pas de Calais - -Hénin Beaumont - Carvin

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Créé le : 27/07/2008 15:06
Modifié : 18/03/2012 16:44

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Le regard de Debout les Jeunes sur la candidature de Jean-Pierre Chevènement

16/11/2011 11:28

Le regard de Debout les Jeunes sur la candidature de Jean-Pierre Chevènement


Jean-Pierre Chevènement, personnalité estimée à Debout la République qui compte en son sein nombre d’anciens responsables Chevènementistes, a récemment annoncé se porter candidat pour 2012 afin de peser sur la gauche et faire bouger les lignes. Une démarche qui laisse songeur le Délégué National de Debout les Jeunes, Patrick Chambers, qui considère cette candidature comme une "erreur" de la part de l’ancien ministre et actuel sénateur français.

Candidature à l’élection présidentielle : la nouvelle erreur de Jean-Pierre Chevènement

Ainsi, Jean-Pierre Chevènement se lance dans la campagne présidentielle. Ne vous méprenez pas : c’est un homme de qualité, intelligent, cultivé, patriote, pour lequel j’ai le plus grand respect puisque je l’ai soutenu dans le passé.

Son dernier livre "La France est-elle finie ?" est d’ailleurs un ouvrage que je recommande à tous vivement. Et pourtant, je ne peux que regretter sa candidature, qui fait de facto un tort à la France, ce pays qu’il aime sincèrement. "L’enfer est pavé de bonnes intentions" dit-on… A n’en pas douter, la candidature de Jean-Pierre chevènement est pavée d’une erreur rédhibitoire.

Pourquoi cette candidature est-elle une erreur ? Et bien tout simplement parce que le projet que défend Chevènement est déjà porté politiquement et médiatiquement par un autre candidat qui commence à grandir : Nicolas Dupont-Aignan. Peut-être existe-t-il entre ces deux hommes quelques points de divergences sur l’accessoire, mais ne nous y trompons pas : la relocalisation de nos industries, la lutte contre la concurrence déloyale par la mise en place d’un protectionnisme européen sélectif, le refus d’un euro trop cher, le retour d’une Ecole Républicaine garantissant l’égalité des chances, la sauvegarde de nos services publics, la justice sociale, le maintien de nos capacités de Défense Nationale… toutes ces belles idées, mises en pièces par les politiques menées par la gauche et la droite libérales-mondialistes depuis des décennies, sont déjà défendues avec force et courage par Nicolas Dupont-Aignan.

Par définition, une deuxième candidature – qui plus est plus marquée politiquement car bienveillante à l’égard du PS – avec un projet si proche de celui du président de Debout la République ne pourra que diviser le camp des patriotes, alors que tout l’héritage du gaullisme nous apprend qu’il n’est de salut que dans l’union et le rassemblement de tous les français.

La candidature de Jean-Pierre Chevènement affaiblit donc les idées auxquels il croit pourtant sincèrement.

En outre, il évident que ce rassemblement dont la France a tant besoin ne peut se faire que derrière Nicolas Dupont-Aignan. Je vois au moins une raison fondamentale à cela : il s’agit de l’indépendance !

L’indépendance notamment vis-à-vis des forces de régression que sont l’UMP et le PS. Nicolas Dupont-Aignan et son mouvement Debout la République se sont dégagés dès 2007 de toutes les tutelles des partis qui ne défendent plus l’intérêt général. Ne comptez pas sur lui pour lancer en 2012 des appels à un vote qui serait contraire aux idéaux que nous défendons ! Or, M. Chevènement lui, régulièrement ministre de gouvernements "socialistes" depuis 1981, semble croire depuis plus de trois décennies qu’il est utile de se mettre systématiquement à la remorque du PS, avec comme alibi celui de le faire changer "de l’intérieur".

En pratique, M. Chevènement a toujours soutenu en dernier ressort les "socialistes" – y compris contre le camp patriotique - et il appelle encore aujourd’hui à faire gagner "la gauche". En fait, Jean-Pierre Chevènement est dépassé par la recomposition politique qui s’ouvre, et il semble toujours prisonnier d’un schéma gauche/droite obsolète à l’heure de la mondialisation : avec pour preuve la campagne du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen, le vote des plans successifs d’aide financière aux banques (et non pas à la Grèce) de ces derniers mois, ou le consensus UMP/PS sur la "rigueur" prétendument "nécessaire". Tout le monde sait que M. Chevènement appellera à voter pour le candidat PS au second tour de l’élection présidentielle. Et tout le monde sait qu’un président issu du Parti Socialiste arrivant au pouvoir trahira instantanément tout ce en quoi M. Chevènement croit au profit de la mondialisation et de l’Europe fédérale que défend François Hollande. Voilà le paradoxe de cette candidature. Voilà son inutilité.

En résumé, M. Chevènement totalise plus de trente années de vie politique marquées par des prises de position très justes, des analyses pertinentes… mais avec peu de résultat. Trente années d’échec, de la part d’un homme pour qui j’ai le plus grand respect. Mais qui se révèle malheureusement un mauvais stratège politique.

Patrick Chambers,

Délégué national Debout les Jeunes

Photo : http://2emedu-hautrhin.over-blog.com/article-presidentielle-2012-les-sondages-les-news-et-revue-presse-actus-d-aout-a-mai-2010-61351111.html

http://www.debout-la-republique.fr/Le-regard-de-Debout-les-Jeunes-sur.html






Tout ça pour ça ?

16/11/2011 11:23

Tout ça pour ça ?


La réaction de François Morvan, vice-président de DLR et ancien président du mouvement Chevènementiste Vive la République, à l’annonce de la candidature de Jean-Pierre Chevènement destinée à "ramener la gauche à la hauteur des défis qui sont devant elle".

La candidature de Jean-Pierre Chevènement

TOUT ÇA POUR ÇA ?

Avec, en leur temps, Charles Pasqua et Philippe Seguin, et aussi Philippe De Villiers, Jean-Pierre Chevènement a ouvert un chemin. Il a été le visionnaire qui a prédit dans quelle impasse nous conduirait l’aventure du passage de l’Euro de monnaie commune à une monnaie unique, toute entière dédiée aux intérêts de la finance mondialisée et des grands groupes délocalisateurs. Il a prédit comment le renoncement à la France au profit de l’utopie de l’Europe fédérale ne déboucherait que sur le néant. Il a tenté de faire sortir la gauche de ses impasses à la fois gauchistes et néo-libérales. Il reste une voix qui compte pour toutes celles et ceux qui n’ont d’autre souci que l’intérêt général, celui de la France , celui du monde du travail, , salariés, artisans, agriculteurs, chefs d’entreprise, qui se battent pour notre avenir.

En 2002, où je l’ai suivi avec enthousiasme comme tant d’autres, faute aussi de s’en donner tous les moyens, il a échoué a “faire bouger les lignes” d’une gauche enfermée dans ses chimères et ses mensonges. En 2007, son soutien à Ségolène Royal ne pouvait pas donner plus de résultats.

Il nous annonce à nouveau sa candidature. Mais dans quel but ? A l’heure où la situation est si grave, peut-on encore penser qu’il existe encore dans le système UMP-PS des moyens de peser pour le faire évoluer ? Homme de fidélité, Jean-Pierre Chevènement l’est aussi à son erreur : croire que la gauche, le Parti socialiste en premier lieu, soit réformable. De François Hollande, qui a proclamé à l’avance que sa ligne serait de défendre la “rigueur” comme valeur “de gauche” , il pense que c’est “un homme intelligent”, ce dont personne ne saurait douter, et qu’on “peut l’aider à se mettre à la hauteur.” Mais François Hollande l’est déjà, si l’on peut dire ! Sa ligne anti-Sarkozy ne remet en cause aucun des fondamentaux de la ligne libérale, eurobéate, qui anime le parti socialiste depuis trente ans. Son seul pari est que les français vont préférer un “homme normal” au président bling-bling. Voilà donc à quoi la voix de Jean-Pierre Chevènement devrait se résigner : influer -un peu - sur un des candidats du système ?

Un tel objectif est totalement en deçà de ce qu’attends notre pays. Nicolas Dupont-Aignan a donné sa réponse : ce n’est que par l’indépendance politique, par un appel au peuple contre ce système et en dehors de lui que l’on peut inverser le cours des choses. La France attend cette réponse, débarrassée de l’hypothèque de l’extrémisme et du simplisme qui pèse sur Marine Le Pen. C’est la voix de l’ambition et du courage, et on ne peut la suivre en disant aux français qu’on a soi-même décidé de se rogner les ailes.

François MORVAN

Vice-président de Debout La République







Appel au soutien à Nicolas Dupont-Aignan

09/11/2011 18:48

Appel au soutien à Nicolas Dupont-Aignan


Même si je n’ai jamais voulu faire de mon blog une vitrine publicitaire pour DLR et Nicolas Dupont-Aignan, cela ne retire rien au fait que je suis convaincu qu’il est l’homme dont la France a besoin et que l’élection présidentielle de 2012 sera l’occasion de la renaissance d’un grand courant gaulliste.

La recherche des 500 parrainages

 


Le précédent de 2007 a été bien pris en compte. Le mouvement est parti à la recherche des parrainages dès le printemps, bien avant la plupart des partis. Nous sommes nettement en avance par rapport au point où nous étions à la même époque il y a cinq ans avec près de 400 promesses de parrainages. Cependant, il ne faut pas que cette avance ne provoque un relâchement. En outre, il ne faut pas oublier qu’il peut y avoir un peu de déperdition avec les promesses.

En outre, sur le terrain, la quête est difficile. Beaucoup de maires hésitent à donner leur signature de peur de représailles ou même par souhait de ne pas afficher leur soutien à tel ou tel candidat. Pourtant, un parrainage ne signifie pas forcément un soutien. Il peut simplement être un visa démocratique permettant à une sensibilité importante de l’opinion de s’exprimer. Certains maires choisissent par exemple de soutenir des personnalités d’horizons différents tous les cinq ans.

Il est crucial d’accélérer la recherche de signatures pour pouvoir passer le plus vite possible à la seconde phase de la campagne. En effet, tant qu’un matelas suffisant de promesses n’est pas engrangé, il est bien naturel de concentrer toute l’énergie du mouvement à cette quête, ce qui ne nous permet pas de faire autre chose. Le plus tôt nous aurons suffisamment de parrainages, le plus tôt nous pourrons alors consacrer notre énergie au débat d’idées et à la campagne de terrain.

Une campagne, c’est aussi de l’argent

 


Debout la République ne bénéficie pas encore du financement calculé au titre des voix rassemblées lors des élections législatives. Ce sera a priori le cas à partir de 2012 si l’on en juge par la progression du mouvement lors des élections européennes et régionales. Mais en attendant, du fait du choix de l’indépendance et du refus d’être le satellite d’un autre parti, notre parti dispose de finances limitées, ce qui est une contrainte pour l’élection à venir.

En fait, le gros du financement du parti provient des militants du mouvement, adhérents ou non, qui nous ont permis de financer les campagnes de 2009 et 2010 ainsi que tout ce qui fait la vie d’un parti politique : Congrès, affiches, tracts… Notre existence est le témoignage de la générosité et de la force des convictions des personnes qui nous soutiennent et je les en remercie. Nous avons aussi traversé ces quatre années grâce à l’implication de nombreux bénévoles.

Mais une campagne présidentielle et sa préparation (et notamment la recherche des parrainages) nécessitent des moyens importants. C’est pourquoi Debout la République a lancé une grande souscription nationale de manière à préparer dans les meilleures conditions l’échéance qui approche, qui sera cruciale pour notre mouvement et qui nous permettra de s’établir comme une force qui compte pour les années à venir et créer la surprise lors de ces élections présidentielles.

En 2012, la France aura besoin d’un candidat gaulliste proposant un vrai redressement national. Mais pour y arriver, nous aurons besoin du soutien de tous, que ce soit pour finir la recherche des parrainages le plus vite possible mais aussi d’un point de vue financier. Merci de votre soutien.
Laurent Pinsolle





« Le régime de laïcité est le mieux armé face aux prétentions politiques des religions… »

09/11/2011 18:44

« Le régime de laïcité est le mieux armé face aux prétentions politiques des religions… »


entretien avec Catherine Kintzler

Catherine Kintzler est philosophe. Elle est notamment l'auteur de
Qu'est ce que la laicité ? Vrin, 2007. Elle anime le site
Mezetulle

Coralie Delaume. L’étude récemment conduite par Gilles Kepel sur les « banlieues de la République » a remis sur le devant de la scène la question de la place de l’islam en France. Cette enquête montre que dans certains « quartiers », l’appartenance religieuse a pris la place d’une promesse républicaine non tenue. En disant cela, ne suggère-t-on pas un peu vite que l’islam et la République sont deux systèmes concurrents, voire inconciliables ?
Catherine Kintzler. Il n'y a pas à choisir entre islam et République, car il n'y a pas à choisir entre religion et laïcité : la laïcité assure la liberté de conscience dont la liberté de culte fait partie. La loi républicaine ne demande que deux choses aux religions, c'est de renoncer à leur pouvoir civil et de renoncer à exercer un droit de regard sur de prétendues « communautés », sortes de « chasses gardées » dont elles pourraient contrôler les mœurs.

Même si dans une République comme la France, on ne « reconnaît » aucune communauté, on demeure obligé de les « connaître ». Force est de constater qu’elles existent de fait, et qu’elles génèrent des solidarités particulières.
Peut-être, mais l'adhésion à une communauté doit demeurer totalement libre, et cette liberté comprend sa réciproque : chacun doit aussi être libre de se soustraire à « sa » communauté.

Il semble qu’il y ait, dans la France d’aujourd’hui, une sorte de retour aux solidarités religieuses. Comment expliquez-vous ce phénomène ?
Il existe des tentatives, par les religions, de réaffirmer leur pouvoir civil. Cette perspective régressive est suscitée par une politique de démantèlement des services publics, elle-même oublieuse des principes fondamentaux d'une république laïque. Partout où la solidarité civile s'efface, un boulevard s'ouvre devant la marchandisation et devant l'action d'associations qui s'engouffrent dans la brèche et qui pratiquent le clientélisme. Il n'y a pas de politique laïque sans une politique ferme et homogène de bons services publics, c'est pourquoi le combat laïc est inséparable du combat social.

Au mois septembre, l’interdiction formelle de prier dans les rues est entrée en vigueur. Pour que cette interdiction soit respectée, l’Etat ne sera-t-il pas contraint, à terme, de financer des lieux de culte au profit des religions les plus récemment implantées ?
A ma connaissance il n'y a pas d'interdiction visant l'acte de prier dans la rue. Ce qui est interdit, ce sont les rassemblements et les manifestations qui entravent la liberté d'autrui ou qui troublent l'ordre public : si vous priez en vociférant et en apostrophant les passants, si vous organisez un sit-in envahissant un hall de gare ou obstruant la voie publique, vous tombez sous le coup de l'interdit. Il faut au moins qu'un rassemblement ou une manifestation susceptible d'entraver la voie publique soit temporaire et déclaré aux autorités chargées de faire respecter l'ordre public. On n'interdit donc pas les prières de rue parce que ce sont des prières, mais on interdit des rassemblements non déclarés qui portent atteinte au droit d'autrui – par exemple le droit d'aller et venir librement.

La mise en œuvre de cette interdiction aurait donc pu intervenir depuis longtemps !
Il me semble en effet. La publicité faite autour de cette prétendue nouveauté relève d'une opération de communication dans laquelle, en l'occurrence, le Ministre de l'Intérieur et les intégristes islamistes sont en miroir. L'un pour dire « voyez comme je suis ferme et innovant », les autres pour se présenter faussement en victimes d'une répression discriminatoire et pour réclamer à l'Etat des moyens matériels.
Apparaît alors l'idée que le financement des lieux de culte serait une mesure nécessaire pour la liberté des cultes et l'égalité entre les cultes. Cette position confond les « droits-liberté » et les « droits-créance » et fait comme si la liberté de culte était un « droit-créance».
La puissance publique garantit la liberté de culte : par exemple si des fidèles veulent ériger une église, une mosquée, un temple dans le respect du droit, elle doit faire respecter leur liberté contre ceux qui entendent s'y opposer. Mais cela ne veut pas dire qu'elle doive, en plus, assurer les moyens des cultes.

La liberté de culte n’est pas un service public, en quelque sorte…
C’est cela. La liberté des cultes n'est comparable, ni au droit à l'instruction, ni au droit à la santé, ni à aucune prestation sociale, ni au droit au logement ou au travail, qui sont des « droits-créance ».
On peut en revanche comparer la liberté des cultes au droit de propriété : j'ai le droit de m'acheter une voiture de luxe, et si je n'en ai pas les moyens, il n'appartient pas à l'Etat de m'y aider. Il s'agit d'un « droit-liberté ». On en juge aisément par la proposition réciproque : un « droit-liberté » inclut sa négative. Le droit d'être propriétaire inclut le droit de refuser de l'être. De même, ne pas avoir de culte est une liberté, un droit.
J'ajoute à cela trois remarques :
- lorsqu'une association manque de locaux, elle se tourne vers ses adhérents et leur demande une participation financière,
- s'agissant d'offices religieux, il n'est pas exclu d'envisager d'organiser plusieurs services successifs en cas d'affluence,
- la proposition de financement public fait comme si l'exercice d'un culte était une norme sociale et la transforme en norme politique. Or même s'il n'y avait qu'un seul incroyant, il aurait le droit d'objecter que la mesure est injuste et de récupérer son argent.

Quant à l'argument de l'égalité entre les cultes, il s'appuie sur le caractère historique de la loi de 1905 : les collectivités publiques sont propriétaires des lieux de culte principalement catholiques et se chargent de leur entretien. Mais d'autres cultes ne bénéficient pas de cette disposition... donc il faudrait rétablir l'égalité en injectant de l'argent public dans la construction de nouveaux locaux. Une telle disposition, si elle était valide, devrait valoir pour toutes les religions présentes et futures, et prendre en compte rétroactivement tous les édifices cultuels construits entre 1906 et aujourd'hui...

Ce qui est insensé, sauf à « démocratiser l’histoire afin que chacun en ait une part égale », comme plaisantait un jour Elisabeth Lévy…
C’est impossible en effet. On prétend qu'il y aurait un problème parce que l'islam s'est développé en France après la loi de 1905, et serait donc pénalisé par une histoire dans laquelle il n'a pas été présent. Mais la loi de 1905, comme toutes les lois, a été faite pour après sa promulgation ! Toute disposition juridique importante doit affronter la temporalité : « liquider » une situation antérieure, prendre des dispositions transitoires et fixer des délais à partir desquels elle s'applique pleinement. Cela a été fait clairement par la loi de 1905.

Dans un récent entretien au Monde des religions, Elisabeth Badinter affirmait : « en dehors de Marine Le Pen, plus personne ne défend la laïcité ». Au-delà du procès en sorcellerie qui s’ensuivit, la philosophe ne déplorait-elle pas simplement l’abandon progressif, par la droite comme par la gauche, de l’idéal laïc au profit de la simple « tolérance » présentée comme plus généreuse car “ouverte” ?

Le transfert du vocable « laïcité » dans l'escarcelle du Front national n'est pas tellement étonnant pour qui a observé la vie politique depuis une trentaine d'années. Le président de la République et son gouvernement y ont certes bien travaillé en faisant un grand écart, du discours de Latran aux déclarations de Claude Guéant. Mais la voie a été ouverte de longue date par bien des « forces de gauche » traditionnelles.
Deux dérives symétriques et complices permettent d'expliquer ces mouvements. La première dérive, je l'appelle la « laïcité adjectivée » (plurielle, ouverte, positive, etc.). Elle consiste à vouloir étendre au domaine de l'autorité publique - où s'applique rigoureusement le principe de neutralité - le régime de la société civile où doit régner le libre affichage des opinions dans le respect du droit commun. Cette dérive récuse le caractère neutre et minimaliste de la puissance publique républicaine, et peut autoriser les propos religieux au sein de l'Etat lui-même.
La seconde dérive, une forme « d'extrémisme laïc », consiste symétriquement et inversement à vouloir durcir l'espace civil en exigeant qu'il se soumette à l'abstention qui devrait régner dans le seul domaine de l'autorité publique. On a vu se former des groupes favorables à l'effacement dans l'espace civil de tout signe religieux, et qui ont diffusé récemment des thèmes non pas antireligieux (comme cela serait cohérent avec leur principe) mais plus particulièrement anti-musulmans.

Ces deux courants (laïcité adjectivée et extrémisme laïque) auraient donc, selon vous, favorisé l’appropriation des thématiques laïques par Marine Le Pen ?
Oui. L'un en désertant le terrain du combat laïque pendant de longues décennies, l'autre en l'investissant avec des propositions durcies et réactives, les deux en épousant le fonds de commerce des politiques d'extrême-droite, à savoir la constitution fantasmatique de « communautés » (en l'occurrence « les musulmans ») que les premiers révèrent en criant à la « stigmatisation » et que les seconds détestent.
Le mécanisme de balancier est alors facile à décrire. A force d'amollir la laïcité, d'en nier l'essence au point d'introduire le discours religieux comme légitime dans le domaine de l'autorité publique, à force de consacrer le fractionnement du corps social en reconnaissance politique d'appartenances particulières, à force de dissoudre l'idée républicaine, on finit par réveiller ou par produire un mouvement réactif et rigide. Ce mouvement réclame le « nettoyage » de toute présence du religieux dans l'ensemble de la vie civile et sa restriction à la seule vie intime - autant dire qu'il réclame l'abolition de la liberté d'opinion. Comment s'étonner que l'extrême-droite, criant à l'abandon de la laïcité, n'ait plus qu'à s'emparer d'un extrémisme (baptisé « laïcité ») aux ordres du nettoyage anti-religieux (que l'on réduit opportunément au nettoyage anti-musulman) ?

Poursuivons un instant sur le sujet de l’islam… Deux femmes portant le voile intégral ont été dernièrement verbalisées à Meaux, sanction qu’elles ont jugé contraire aux droits de l’homme.
Il faut distinguer d'une part la question du port du voile, qui n'est visé par aucune interdiction dans l'espace civil (le port de signes religieux et pas seulement celui du voile est prohibé uniquement dans les espaces participant de l'autorité publique (école publique incluse), et d'autre part celle de la dissimulation complète du visage visée par la loi de 2010. La verbalisation ne pouvait donc porter que sur la dissimulation du visage, et non sur le caractère religieux de tel ou tel vêtement. Si la loi de 2010 était contraire aux droits de l'homme, il me semble qu'elle aurait été « retoquée » par le Conseil constitutionnel.

Mais comment comprendre le comportement de femmes, qui défendent ainsi à grand bruit leur…droit à la soumission ?
Je ne m'interroge pas, à vrai dire, sur le bien-fondé de tel ou tel comportement, pourvu qu'il ne porte atteinte à aucun droit. On est libre dans la France républicaine de revendiquer ce qu'on veut, pourvu que cela ne contrarie le droit de personne. Si quelqu'un revendique comme une liberté ce que je juge être une soumission, je ne vois pas comment je pourrais le lui interdire, même si ça ne me plaît pas et que je ne me prive pas de le dire et de dire pourquoi. Mais si quelqu'un entend imposer une manière de vivre à autrui, j'ai le droit et le devoir de m'en inquiéter.

Avez-vous entendu parler de Kenza Drider, cette avignonnaise pro-niqab, ayant annoncé vouloir se présenter à l’élection présidentielle en 2012 ?
Franchement cela me semble une pure opération de propagande. Il lui faudrait d'abord obtenir les signatures d'élus pour se présenter. Et que veut-on prouver au juste ? Que le port du voile est interdit en France ? C'est faux. Seule la dissimulation du visage l’est.

Un film réalisé par Nadia El Fani, Laïcité Inch Allah, montre combien fut forte, dans les premiers jours du « printemps » tunisien, la demande de laïcité. Cependant, on a assisté lors des premières élections libres en Tunisie, à une forte percée du parti « islamo-conservateur » Ennahda. Les espoirs nés de la « révolution » tunisienne ne seraient-ils pas trahis, s’il advenait que l’islam soit reconnu comme religion d’Etat ?
Nous sommes entourés de pays où existe une religion d'Etat, et où cependant la liberté de pensée s'exerce, par exemple le Royaume-Uni. En Grèce la religion orthodoxe a le statut de « religion dominante » et est largement subventionnée. En Norvège, plus de la moitié des ministres doivent professer la religion d'Etat évangélique luthérienne. Un régime de religion d'Etat devient contraire à la liberté de pensée et d'expression lorsque cette religion est imposée à tous et qu'elle dicte la loi – il en va de même pour un athéisme d'Etat.

Mais n’y a-t-il pas contradiction entre l’existence d’une religion d’Etat - qui implique un statut d’infériorité pour les fidèles d’autres religions et pour les incroyants - et l’idée de démocratie qui implique quant à elle l’égalité de tous citoyens ?
Il y a de grandes différences entre un régime laïc et un régime de religion d'Etat tolérant. En régime laïc, la référence religieuse est superflue, inutile pour construire la cité : le lien religieux et le lien politique sont entièrement disjoints. La liberté des cultes s'inscrit dans le cadre de la liberté de conscience qui est beaucoup plus large. Autrement dit, le régime laïc est indifférent à la question de la religion et de l'athéisme, il est minimaliste.
Il s'ensuit une différence au niveau de la considération des personnes : dans un régime de simple tolérance comme ceux que j'ai cités, le fait d'avoir une religion est une norme sociale couramment admise – les incroyants sont tolérés, mais leur statut moral est déprécié. Le cœur politique de la différence entre le régime de la tolérance et le régime de laïcité, c'est l’accès des communautés en tant que telles à l’autorité politique. Le régime de laïcité accorde des droits étendus à toutes les communautés, dans le cadre du droit commun. Mais ces droits sont civils : aucune communauté en tant que telle ne peut se voir reconnaître un statut politique. La souveraineté réside dans les citoyens et leurs représentants élus, et les droits sont les mêmes pour tous.

Il demeure pourtant possible à chacun de renoncer à sa prétendue « communauté » d’origine.
Cela est beaucoup plus facile en régime laïc qu'en régime de simple tolérance. La tolérance avec religion officielle ne fonctionne bien qu’à la condition qu’existe un consensus dans lequel les communautés acceptent de ne pas imposer leur loi comme exclusive et de laisser leurs prétendus membres libres de dire et de faire ce qui est réprouvé par la communauté mais permis par la loi, et acceptent que la critique puisse se déployer. Mais un dogmatisme intégriste n’est pas soluble dans la tolérance et s'il devient religion d'Etat, il installe une tyrannie.
Je pense qu'un régime de laïcité est plus clair et plus simple ; il peut s'appliquer à des pays où les différences culturelles et religieuses sont fortes car il construit un espace critique commun par la référence à la liberté de conscience, où s'inscrit la liberté des cultes. En régime laïc, une législation sur le blasphème ou qui placerait les religions au-dessus de toute critique est impensable.

En somme, plus il existe de « communautés » cohabitant dans un même pays, plus la laïcité, qui leur offre un espace commun, devient souhaitable…
Certainement. Le régime de laïcité est mieux armé face à aux prétentions politiques de la part d'une religion hégémonique parce qu’il monte la défense un cran plus haut : il ne propose à aucun groupe particulier un accès ès qualités à l'autorité politique, il n’en sacralise aucun.
Toutefois, l'existence d'une religion d'Etat peut se décliner sous régime de tolérance et n'est pas nécessairement contraire à la démocratie et aux libertés – c'est ce qui a été exposé par Locke au XVIIe siècle. Un tel régime repose sur un consensus culturel et religieux large ; mais son fonctionnement suppose aussi un consensus politique dans lequel la religion officielle renonce à s'imposer à tous, et renonce à s'ériger en pouvoir civil : qu'elle accepte de se présenter seulement comme une référence morale et spirituelle non contraignante. Cela suppose une législation indépendante du pouvoir et des dogmes religieux, et une vigilance des citoyens relative aux droits des individus.
A l’inverse si une religion dominante veut s'imposer comme hégémonique, et sortir du domaine de la référence « spirituelle », alors la tolérance ne suffit pas : la laïcité est beaucoup mieux armée pour la contenir. La France a longtemps connu une telle situation de religion hégémonique, et l'invention de la laïcité lui est historiquement liée.
Coralie Delaume





Le G20, l’illusion française et les ambitions nationales

09/11/2011 18:40

Le G20, l’illusion française et les ambitions nationales


julien_landfriedUne tribune de Julien Landfried (photo), membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica, répondant à la question « Que faut-il attendre du sommet du G20 ? » du panel LeMonde.fr, jeudi 3 novembre 2011. Depuis la crise de 2008, les sommets du G20 se suivent et se ressemblent. Derrière les apparences trompeuses d’un certain multilatéralisme et les exhortations à réguler le capitalisme financier, des ambitions et des réalités nationales s’affrontent. Le G20 de Cannes n’y échappera pas davantage que les précédents.

 

L’euro, d’abord. La solution de la monétisation de la dette publique des pays les plus fragiles, et bientôt du cœur de la zone euro, apparaît comme la seule possible pour éviter, à court terme, l’explosion de la monnaie unique. Les rodomontades qui ont suivi le sommet européen du 26 octobre ne sont déjà qu’un souvenir. La solution des « eurobonds », présentée comme une innovation, est elle aussi caduque. Les statuts de la Banque centrale européenne devraient inclure la croissance et l’emploi, autoriser les politiques de « quantitative easing » (c’est-à-dire faire fonctionner la planche à billets) et tenir un objectif de taux de change compétitif. La France doit profiter de l’ébranlement de la zone euro pour faire avancer cette solution ; les Allemands ont intérêt à l’accepter pour préserver leur excédent commercial qui se réalise à 60% sur la zone. La poursuite du statu quo signifierait pour la France : accélération de la désindustrialisation, déficit public accru, politique commerciale agressive de la Chine sous couvert de « soutien » financier. A moyen terme, il faut d’ores et déjà plancher sur un plan B de passage concerté de la monnaie unique à une monnaie commune en cas de « nein » allemand. Ce SME renforcé préserverait le principe d’une coordination monétaire en Europe.

La Chine, ensuite. Pékin fait la sourde oreille aux demandes de réévaluation du yuan, qui pose un problème de compétitivité insurmontable aux Etats-Unis et à l’Europe. Plus de 20% des exportations chinoises sont absorbées par l’Europe. Une occasion pour celle-ci de demander un rééquilibrage des « termes de l’échange » ? En vérité, la Chine, entrée sans contrepartie à l’OMC en 2001, peut contempler le chemin parcouru avec satisfaction. En octobre 2011, elle a mis un pied dans la « forteresse » euro qui devait protéger les Européens et faire de l’Europe un acteur géostratégique de premier plan. La Chine a les cartes en main et ne se préoccupe guère des règles que les Occidentaux font semblant de lui demander de respecter. Elle peut s’appuyer pour cela sur une alliance objective avec l’Allemagne, dont la politique mercantiliste conduit à des déséquilibres continentaux majeurs. Se rappelle-t-on du temps où les Chinois étaient regardés avec condescendance (« A nous les industries de l’intelligence, à eux les industries à faible valeur ajoutée ») ? C’était il y a à peine dix ans…

Les déséquilibres commerciaux, à l’origine de la crise. Les excédents commerciaux démesurés de la Chine et de l’Allemagne sont la traduction de leur compétitivité industrielle, mais aussi de la pression qu’ils exercent sur leur demande intérieure et de leur stratégie préparant le choc à venir du vieillissement de leur population. Le rééquilibrage du monde passe par une relance de la consommation intérieure de ces deux pays. Y sont-ils prêts ? Sinon, la sortie de l’euro et des politiques de protections commerciales contre la Chine seront les seules politiques raisonnables pour rééquilibrer les « termes de l’échange ». Aucun pays ne peut assister impuissant à la destruction de son appareil productif. Du moins si ses « élites » sont davantage attachées aux intérêts de sa population qu’à ceux des multinationales et de la nouvelle oligarchie mondiale.

La finance, enfin. Tout se passe comme s’il était impensable de neutraliser la prédation du système financier sur l’économie. Le président Obama a déçu ses partisans les plus sincères aux Etats-Unis par ses concessions aux lobbies financiers. Les institutions financières mènent le bal et tiennent la plume, pour l’essentiel, des plans de sauvetage bancaires déjà réalisés et de ceux à venir. Elles ont non seulement échappé au coût de la crise, mais elles ont aussi pris l’ascendant sur les Etats grâce à la crise des dettes publiques, qui trouve pourtant son origine dans celle des dettes privées. Rien ne sera possible tant qu’un démantèlement du « complexe financier » ne sera pas engagé. Gageons qu’un gouvernement qui trouverait les ressources morales de s’opposer à la finance retrouverait non seulement sa dignité mais aussi l’estime des peuples.

Et la France dans tout cela ? Elle tient souvent des discours justes. Mais elle semble inconsciente des rapports de force réels qui sont à l’œuvre. Elle croit agir dans un cadre exclusivement « européen » ou « multilatéral » quand les autres agissent en fonction de leur intérêt national. Notre pays paye aujourd’hui le prix de sa naïveté et du concept chimérique d’ »Europe puissance », auquel nous sommes les derniers à croire.

Impuissante à penser national et mondial, la France laisse également s’échapper le seul projet géopolitique qui vaille, celui d’une « Europe européenne » qui était celui du Général de Gaulle.

Pour elle, l’heure des choix difficiles est venue.

http://www.gaullisme.fr/2011/11/05/le-g20-illusion-francaise/






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